Un souterrain creusé dans les glaciers, sur une île isolée au beau milieu de l’Arctique. Un mètre de béton armé et des grillages cachent une chambre forte censée préserver la diversité des espèces végétales peuplant notre planète d’un cataclysme sans précédent ou d’une catastrophe mondiale. L’arche de Noé de notre époque.
Nous sommes à mille kilomètres du Pôle Nord, dans les îles norvégiennes de Svalbard. C’est en raison de la présence d’un pergélisol que ce lieu a été choisi. En cas de défaillance du système de réfrigération la température à l’intérieur du complexe reste ainsi stable.
Isolé des hommes et des forces de la nature
Il s’agit bien de congeler et de mettre à l’abri pour l’éternité ou presque la biodiversité agricole de la terre; c’est à dire des graines de blé ou de sorgho, des semences de légumes et de fruits. En fait tout ce que l’homme a développé depuis 12.000 ans, depuis la naissance de l’agriculture. Au total, il est possible d’y stocker près de 4.5 millions d’échantillons végétaux en provenance du monde entier.
Creusé dans le flanc d’une montagne de grès à 120 mètres de profondeur, un couloir de 100 mètres aboutit sur 3 salles de 250m² chacune. Ici, les graines y reposent dans des sachets hermétiques alignés sur des étagères métalliques. La partie visible se limite à l’entrée qui émerge de la montagne enneigée. L’arche est surmontées d’une œuvre d’art pour être visible à des kilomètres à la ronde dans l’obscurité permanente et totale de l’hiver polaire.
Changements climatiques, menaces nucléaires, effondrement de la biodiversité, épidémies, catastrophes naturelles, chute d’un météorite…
Le nom officiel du projet est « Svalbard Global Seed Vault »,littéralement « Chambre forte mondiale de graines du Svalbard ». Sa mission: lutter contre la disparition des espèces végétales et faire redémarrer la production agricole agricole en cas de catastrophe.
Il existe à travers le monde près de 1400 banque de données de ce type. Aucune n’a la capacité de stockage ni la résistance de l’arche de Noé végétale. La Norvège est fière de jouer un rôle central dans la création d’une structure capable de protéger ce qui n’est pas de simples semences mais surtout les éléments fondamentaux de la civilisation humaine.
En attendant, les ours polaires veillent sur ce « jardin d’Eden glacé »