Mais qui est responsable du meurtre de la EV-1 ?
En 1997, General Motors lance l’EV-1, un modèle de voiture électrique rapide, silencieux et éminemment propre. L’automobile parcourt ses premiers kilomètres sur les routes de la Californie. Elle fait le bonheur d’une poignée de conducteurs, instantanément convertis. Six ans plus tard, GM décide de rappeler sa flotte d’EV-1 au garage. Le constructeur a décidé de mettre un terme à son aventure électrique. Diverses raisons sont évoquées, qui ne satisfont personne : coût trop élevé, autonomie insuffisante, fiabilité discutable…
Toujours est-il que les véhicules, qui étaient offerts en location, sont récupérés et entreposés dans un grand parking. Ils passent quelque temps à accumuler la poussière avant de prendre le chemin de la casse. L’affaire ne fait guère de vagues, sinon parmi les fans de l’engin sacrifié, qui tentent de stopper une entreprise de destruction qu’ils jugent illégitime. Leurs efforts n’auront aucun impact.
Quelque 10 ans plus tard, l’EV-1 a complètement disparu de la circulation. Mais une question demeure : pourquoi GM a-t-elle décidé de sacrifier une automobile appréciée et efficace ? Les hypothèses ne manquent pas. Fruit d’une longue et minutieuse enquête, Who Killed the Electric Car, un documentaire réalisé par l’Américain Chris Paine, apporte de nombreuses et fascinantes pistes de réponse. Se basant sur les témoignages de moult experts, le cinéaste identifie plusieurs coupables potentiels. Les multinationales du pétrole, soucieuses de tuer dans l’oeuf toute concurrence, aussi modeste soit-elle. Le gouvernement Bush, peu sympathique à une initiative pouvant nuire aux barons de l’or noir. L’industrie automobile, inquiétée par une invention ne nécessitant qu’un minimum d’entretien. D’autres acteurs encore auraient joué un rôle dans la mise à mort de l’EV-1. Complices, ils ont contrecarré une initiative dont le bien-fondé semble aujourd’hui évident.
« Who Killed the Electric Car » retrace la fascinante épopée de l’automobile électrique EV-1, mise sur la route par General Motors dans les années 90 avant d’être envoyée à la casse.